« C'est le moment de sortir et de rédecouvrir Paris. Avec Sabine étudiante en tourisme. Vous l'aiderez à financer ses études ».
Cet intitulé accompagne la photo d'une jeune femme devant la Cathédrale Notre-Dame de Paris. C'est la publicité d'une énième entreprise de l'ère de l'ubérisation dont le but est de chercher des clients et des prestataires sur Facebook.
Le système de cette entreprise, basé sur l'ubérisation des métiers, dont celui de guide, est de vous proposer une visite guidée à moindre coût en compagnie d'un(e) soi-disant étudiant(e) en tourisme.
Cet étudiant est sous-payé, il faut qu'il s'exploite pour avoir un salaire digne, et allez savoir s'il le déclare au fisc.
Cette nouvelle offre rejoint les fameux free tours (les fausses visites gratuites) ainsi que bien d'autres prestations présentées sous la forme d'une visite guidée, réalisées par quiconque, sans nécessairement avoir les compétences requises ni les diplômes exigés au niveau national.
Afin que vous ne pensiez pas à tout ce côté obscur de la chose, l'entreprise rajoute une phrase très intéressante : "Vous l'aiderez à financer ses études". De cette façon, vous paierez avec du plaisir, peu importe où finit l'argent, ou comment la personne est employée.
Mais, avez-vous réfléchi à la suite de cette aventure ? Vous faites une visite avec un(e) étudiant(e) en tourisme, ou c'est ce que l'entreprise vous dit, car à aucun moment vous ne pourrez le vérifier. Vous ne saurez pas si ce que la personne vous raconte sur la ville ou le monument visité est vrai ou plutôt fruit de son invention. Puis, vous lui verserez une petite rémunération croyant avoir fait une bonne action.
D'ici quelques années, cet(te) étudiant(e) aura son diplôme, mais vous ne ferez plus recours à elle/lui, car vous continuerez à "aider" des étudiants. Par conséquent, cette entreprise n'est qu'une usine à chômeurs pour tous les corps de métier !
Les personnes diplômées se verront toujours voler le travail par des personnes en apprentissage, car cela coûte soi-disant moins cher.
Ce n'est pas sûr que l'entreprise empêche ces étudiants de continuer à proposer leurs services une fois diplômés. De cette façon, le travail deviendra de plus en plus précaire, mais cette entreprise parisienne My*** pourra continuer à se faire de l'argent sur le dos de ses prestataires et clients.